Physiologie du Sommeil
Article mis en ligne le 2 septembre 2009 par jp ceria
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Qu’est-ce que le sommeil ?

Le sommeil est un état naturel, physiologique correspondant à la suspension périodique de la vie de relation, sans qu’il y ait perte de conscience. Le sommeil est une réponse physiologique à un besoin de repos de l’organisme.

Il est définit par une interruption de plusieurs fonctions de l’activité vitale : perte plus ou moins importante de la sensibilité, de la vie de relation.

Mais le sommeil a d’importantes fonctions, de récupération aussi bien mentale que physique mais aussi de développement physique (taille, muscles), et mental (apprentissage, mémorisation).

Par exemple, chez l’enfant et l’adolescent c’est au cours du sommeil que celui-ci grandit, car c’est pendant cette période que l’hormone de croissance est sécrétée.

L’alternance veille-sommeil est un cycle fondamental appelé cycle circadien.

Chez l’homme la durée du sommeil est de huit heures en moyenne correspondant à un tiers d’une journée de 24 heures.

Sur une vie de 72 ans cela correspond à 24 années.

Le sommeil doit être distingué de la perte de conscience (dans le langage courant on parle d’évanouissement) ou de la perte de vigilance. Ces deux termes font partie du coma qui est un trouble cérébral sévève provoqué par un traumatisme ou un trouble physiologique (traumatisme crânien, trouble métabolique, intoxication ou infection sévère etc…)

L’électroencéphalographie a montré que le sommeil se divise en deux grandes phases :

  • sommeil lent : cette phase est caractérisée par un ralentissement et une re-synchronisation des ondes électriques produites par les cellules cérébrales.
  • Sommeil rapide ou paradoxal : cette phase montre des ondes qui alors s’accélèrent et se désynchronisent. L’hypotonie musculaire est plus marquée avec un mouvement oculaire. Enfin cette phase est caractérisée par la production des rêves.

2Le sommeil lent2

On distingue 4 stades pour le sommeil lent.

  • La somnolence est le stade I d’endormissement : il s’agit ‘une phase de transition accompagnée souvent de bâillements. Elle est caractérisée par une diminution de la vigilance, du tonus musculaire. Elle ne doit pas excéder une vingtaine de minutes. Au-delà, on parle d’insomnie.
  • Le stade II du sommeil léger : la personne est assoupi, les yeux fermés mais reste très sensible aux stimuli externes. Ce stade représente 50% du temps de sommeil total (quatre heures). Beaucoup de personnes gardent en mémoire cette phase et pense qu’elles n’ont pas suffisamment dormi.
  • Le sommeil profond est divisé en deux stades III et IV. Le stade III est caractérisé par une discrète activité musculaire mais les mouvements oculaires ont disparu. Le stade IV est une phase de sommeil très profond. C’est à ce stade que peuvent apparaître le somnambulisme ou les terreurs nocturnes. Le stade du sommeil profond est constitué par une production neuronale d’ondes électriques lentes, nommées ondes delta. Cette phase de sommeil profond dure environ une heure et demie à deux heures.

2Le sommeil paradoxal2

On appelle ce stade ainsi car l’activité électrique du cerveau devient très importante, proche de l’activité d’éveil, alors que le corps est dans une hypotonie complète. De plus il existe un très important mouvement oculaire survenant par saccades. La respiration est irrégulière. Cette phase se reproduit toutes les heures et demie et sa durée s’allonge au fur et à mesure des cycles. La majorité (80%) des rêves a lieu pendant cette phase. En fin de nuit ce stade est maximal et se termine par le réveil définitif. Ce stade représente environ un quart du cycle nocturne.

La durée du sommeil

Celle-ci doit être au minimum de huit par jour ; de plus il est recommandé de faire une sieste de 20 minutes dans l’après-midi.

En occident depuis un siècle, la période de sommeil est passée d’une moyenne de huit heures à sept heures.

Endormissement

Comment s’endort-on ?

Les mécanismes sont complexes. On distingue d’une part un stimulus externe : la baisse de la luminosité et différents systèmes internes :

  • arrêt de la sécrétion d’histamine, neurotransmetteur qui permet la vigilance.
  • chute de la température corporelle

Inconscience et sommeil

On définit parfois le sommeil comme une perte de conscience : effectivement il y a une perte de la perception du monde dit « externe » ainsi que de notre corps. (On peut néanmoins être réveillé par une douleur, une fièvre, un mauvais rêve etc.

Mais parler de perte de conscience est erroné : le sommeil est une autre forme de conscience et pendant le sommeil le cerveau garde une activité.

Quelles sont ces formes de consciences ?

Physiologiquement, on distingue :

  • le rêve

On pensait que le rêve n’a lieu que pendant la phase de sommeil paradoxal, mais il peut également se produire pendant la phase de sommeil lent.

Le rêve lucide est un phénomène mystérieux dans lequel la personne a conscience qu’il rêve dans son rêve.

  • l’activité pensante

Cette activité, peu élaborée par rapport à l’activité pensante diurne, permet la mémorisation des faits et des apprentissages de la journée précédente. Elle est capitale.

  • les hallucinations

Elles ont lieux pendant la phase d’endormissement et pendant la phase de réveil. Elles peuvent être auditives ou visuelles, la prise de drogues (alcool) les favorisent.

  • Les terreurs nocturnes

On les distingue des hallucinations car elles surviennent pendant le sommeil lent. Il ne s’agit pas de cauchemars et elles sont rapprochées du somnambulisme. Elles sont fréquentes chez l’enfant avant huit ans. L’enfant se réveille brutalement mais il y a une dissociation avec la réalité : l’enfant est réveillé mais reste dans le contexte de ses visions raison pour laquelle il ne reconnaît pas son environnement. Le matin, l’enfant n’a aucun souvenir de cet événement, celui-ci étant refoulé dans l’inconscient.

  • la paralysie nocturne

Cette manifestation due à une hypotonie physiologique se manifeste au moment du réveil. Elle peut être très angoissante et provoquer une crise de panique ; il n’y a aucune conséquence.

Importance du sommeil sur l’organisme

La qualité du sommeil se programme dès les premiers temps de la vie.

Sur des modèles animaux, la perturbation du sommeil dans les premiers jours de la vie se répercute sur la qualité du sommeil chez l’animal adulte.

Chez la souris, un dérèglement provoqué du sommeil pendant les quinze premiers jours de la vie va entraîner un sommeil instable, non récupérateur et fragmenté chez la souris adulte de façon permanente.

Comme pour l’alimentation, il existe donc une période critique chez le jeune mammifère pendant laquelle se met en place une programmation du système nerveux sur l’équilibre veille-sommeil, la qualité du sommeil et les comportements.

C’est une défaillance dans le système sérotoninergique qui induirait les troubles du sommeil.

Les personnes, adultes, adolescents et enfants présentant des troubles du sommeil auraient donc un déséquilibre au niveau de la régulation de la sérotonine due à des erreurs comportementales et d’hygiène des parents.

2Sur le plan physique2

Chez l’enfant et l’adolescent l’hormone de croissance est sécrétée pendant le sommeil en grande quantité. C’est bien pendant le sommeil que l’on grandi.

Chez l’adulte, l’hormone de croissance aide à la perte de poids et à la restauration des organes et tissus.

Pendant le sommeil, la carnitine transporte les graisses nécessaires au métabolisme cellulaire pour maintenir la température basale : ainsi plus vous dormez dans une chambre chaude, moins la carnitine fonctionnera, mais plus la température de la chambre est basse, plus l’organisme aura besoin de brûler des graisses pour maintenir constante la température corporelle.

Pour tous les organismes, c’est pendant le sommeil que les tissus lésés (accident, maladie) se réparent le mieux.

Par conséquent, il va de soi que les réserves énergétiques sont faites. La fatigue de la journée dispit au cours du sommeil.

2Sur le plan mental2

Le sommeil a une importance considérable : toute le développement de l’intellect se fait pendant cette phase.

Le sommeil permet l’acquisition de la pensée abstraite et consolide l’apprentissage de la journée.

Pendant le sommeil, le cerveau continu a travailler : il assimile toutes les connaissances reçues, les classe et les mémorise à long terme.

Dans la journée, la mémorisation d’un texte est une mémorisation à court terme ; sa mémorisation permanente se produit exclusivement pendant la phase de sommeil. D’où l’intérêt d’apprendre avant de dormir.

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Physiologie du Sommeil
Julie - le 13 janvier 2011

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Julie

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